Tinder, le meilleur du pire (#Gontran)

Novembre 2015: Gontran, 28 ans, sosie d’humoriste (mais pas drôle) et micro-pénis


Gontran, c’est ma première expérience Tinder. Après avoir enchaîné les longues relations, les petites relations de merde et traversé un désert affectif notable, je me résigne et installe l’application. Gontran fait des grimaces sur ses photos, porte une chapka renard et ressemble à François-Xavier Demaison… autant de critères qui, bizarrement, me font valider sa fiche.

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MATCH


En plus de ma première expérience, Gontran est mon premier match. A l’époque, je prends cette réciprocité pour un geste fort. Emue, je m’emballe et vois en lui le futur père de mes enfants. Je débute sur Tinder, n’ai jamais eu de plan cul, et commence seulement à découvrir pourquoi Vitaa fait de la musique… Une cible parfaite pour foirer son premier date.


LA RENCONTRE


Après quelques messages qu’une partie de moi a jugé suffisant, je retrouve Gontran pour un café un dimanche après midi. Je suis un peu une maboule du café, et trouve les hommes qui partagent ma passion super sexy (café noir = homme fort… je suis binaire, cherchez pas). Le fait que ce rencard se déroule à Paris me donne l’impression d’accéder à une caste romantique, je prends toutefois soin d’appeler une copine pour l’avertir que j’ai rendez-vous avec un inconnu, lui donne mes coordonnées GPS ainsi que le numéro de plaque de Gontran, que je viens de voir passer devant moi en Renault 5. Ma première réaction est celle de pouffer de rire, ce qui en soit n’est pas vraiment celle que l’on espère (Pinder, rencontre les clown près de chez toi). Qu’importe, un café est en jeu, et peut-être une géniale rencontre sous ce sosie prolo de FXD : Je reste.
Après quelques politesses, la conversation s’enchaîne plutôt bien. Sauf erreur de ma part, Gontran bosse pour une boite qui fait des meubles en bois. Il est proprio à Vincennes et ça, ça le rend super fier. Il est un peu marrant, super auto-centré…
Etrangement, je ne le remarque que maintenant… Comme il me demande si je suis du genre à coucher le premier soir, j’en déduis que je fais l’affaire de son côté. Perso, le jury dans ma tête n’a pas encore délibéré et, n’ayant (presque) jamais couché avec un inconnu la réponse est clairement NON.
Gontran ne se démoralise pas. On se sépare au bout de quelques heures mais il reprend rapidement la discussion par sms.
Quelques jours plus tard, je me sens seule dans mon 20m² et ai très envie de me faire caresser les cheveux devant un film nul. Je propose à Gontran qui ravit, se nettoie le pénis tout exprès. Comment je le sais? Car il me notifie d’une information du même genre dès le début du film…

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Je m’en veux un peu, car je n’ai ni envie de faire l’amour ni de le faire avec lui, mais encore moins de passer la soirée seule. Je lui explique, chafouin il reste malgré tout.
C’est lors d’une seconde soirée ensemble que je me sens comme redevable et accepte ses avances. Après tout il est sympa, peut-être cache-t-il une surprise.


LE COÏT

En effet, Gontran était plein de surprises. La première étant son horrible tatouage sur le pec (dieu sait pourtant à quel point les décalcomanies me font craquer). Un éléphant sur un nuage… je l’interroge sur ses motivations avant de se faire tatouer, il me répond d’un air mystérieux/fragile “C’est super perso…”. Ah? Bon…
Chaud comme la braise, Gontran me lèche presque entièrement le visage avec une passion folle, ce qui me fait amèrement regretté l’achat de ce gel douche spécial meuf “aphrodisiaque”. On se touche, on se frotte… Puis je sens Gontran perdre pieds petit à petit. Je me dis qu’il est super sensible pour réagir aussi fort ou alors que je frotte super bien… mais comprends rapidement qu’il est en fait en moi… Encore maintenant, j’hésite à le mettre dans la liste des garçons avec qui j’ai fait du sexe tellement je ne me rappelle de rien, et surtout n’ai rien senti. Loin de moi l’idée de me moquer, c’est méchant, facile et mal. Évidemment, s’il avait pu choisir entre un braquemard ou un tampax en guise de pénis il n’aurait pas choisi la seconde option, voire même un juste milieu… mais je n’avais pas créé un profil tinder pour me faire chatouiller, et encore moins pour qu’on brasse du vent dans mon fort intérieur. Quitte à se taper Ken… bref vous me suivez?

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